Un peu d’histoire

Source WIKIPEDIA

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Consulat et Empire

L’École spéciale militaire est créée par la loi du 11 floréal an X (1er mai 1802) sur ordre du Premier Consul Napoléon Bonaparte, qui l’installe d’abord au château de Fontainebleau (arrêté du 8 pluviôse an XI (28 janvier 1803)), le commandement est alors confié au général Bellavène (1770-1824). Le 7 janvier 1805, l’école devient alors « École spéciale impériale militaire » (ESIM) car Napoléon Bonaparte est proclamé empereur (Napoléon Ier) par le sénat et sacré le 2 décembre 1804. Le sous-lieutenant Lafforgue est le premier saint-cyrien tombé au champ d’honneur. Le 2 décembre de l’année suivante se déroule la bataille d’Austerlitz où de nombreux Saint-Cyriens vont tomber au cours de ce qui restera l’une des plus éclatantes victoires napoléoniennes. Cette date est depuis restée dans la mémoire saint-cyrienne comme le “2S” (Du fait du nommage des mois de la scolarité selon le nom AUSTERLITZ; A pour septembre, U pour novembre, S pour décembre, etc. ) et donne chaque année lieu à une reconstitution historique au sein de l’école.
En 1808, l’ESIM est transférée par décret à Saint-Cyr-l’École (Yvelines), dans les bâtiments de la maison royale de Saint-Louis, fondée par Madame de Maintenon en 1686 (seconde épouse de Louis XIV), et dont elle conserve le nom.

La maison royale de Saint-Louis.

En 1685, le château et les terres marécageuses du Sieur Saint-Cyr, sur l’actuelle commune de Saint-Cyr-l’École, sont rachetées par le roi Louis XIV pour y construire la maison royale de Saint-Louis, école destinée à donner une bonne éducation aux jeunes filles de la noblesse pauvre. La communauté de 250 jeunes filles s’installe en 1686 sous la houlette de Madame de Maintenon, seconde épouse du roi. Cette maison d’éducation ferme lors de la Révolution française. Après avoir été hôpital, les locaux accueillent le Prytanée militaire tandis que l’École spéciale impériale militaire est installée à Fontainebleau.

Les 650 élèves que compte alors l’école quittent Fontainebleau le 1er juillet 1808 et entrent à Saint-Cyr le 3 juillet de la même année. L’anecdote veut que l’une des raisons de ce choix impérial est le caractère un peu trop agité des saint-cyriens pour Fontainebleau, alors lieu de résidence d’été de l’empereur. À partir de 1818, les promotions sont numérotées, elles n’ont cependant pas encore de noms ; il faut attendre 1830 et la promotion « du Firmament » (1830-1832).
Le 8 août 1819, les saint-cyriens défilent devant le roi Louis XVIII à Saint-Cloud. Le roi s’adresse à eux et leur dit : « Il n’en est pas un dans vos rangs qui n’ait pas dans sa giberne le bâton de maréchal de France ». Cela aurait donné à l’école son appellation de “premier bataillon de France”.

En 1830, à la suite des Trois Glorieuses (27 au 29 juillet), la chute du dernier des Bourbon Charles X et l’avènement de Louis-Philippe d’Orléans qui devient « roi des Français », le drapeau tricolore est définitivement adopté comme emblème national. L’école devient Ecole Spéciale Militaire (ESM) de Saint-Cyr et poursuit son œuvre de formation des officiers de France ; elle est d’ailleurs agrandie sous la Deuxième République. Cette dénomination ne dure pas ; en effet, en 1851, l’école redevient Ecole Spéciale Impériale Militaire (ESIM) sous le Second Empire de Napoléon III. C’est pendant le Second Empire qu’est d’ailleurs adopté le casoar qui est devenu par la suite l’emblème de l’école. En effet, le 24 août 1855, c’est lors d’un défilé militaire organisé en l’honneur de la reine Victoria, reine d’Angleterre en visite en France, que les saint-cyriens portent sur leur shako un plumet rouge et blanc, couleurs de la monarchie britannique.

Période contemporaine

En 1940, les écoles de Saint-Cyr et Saint-Maixent (école militaire de l’infanterie et des chars de combat) sont transférées à Aix-en-Provence, en zone libre. Leur mission prend alors une dimension politique et idéologique, dans un pays dirigé par le maréchal Pétain. Ainsi, « l’École devient l’un des vecteurs et des outils de la Révolution nationale »5, en privilégiant les valeurs morales et sportives au détriment du rôle social de l’officier cher à Lyautey. En novembre 1942, après l’occupation de la zone libre, les deux écoles sont dissoutes par l’occupant allemand.

Certains élèves réussissent à quitter la France en passant par l’Espagne, et se réfugient à l’École militaire de Cherchell en Algérie française à l’époque de l’Empire colonial français. Parallèlement, depuis 1940, en Grande-Bretagne, des officiers sont formés par l’École militaire des cadets de la France libre, fondée par le général de Gaulle.

En décembre 1944, l’École militaire de Cherchell devient l’École militaire interarmes (EMIA), chargée de former tous les officiers de l’Armée de terre, aussi bien ceux issus du recrutement direct (Saint-Cyr) que ceux du recrutement interne (Saint-Maixent). C’est là l’idée d’amalgame du général de Lattre de Tassigny.

En juin 1945, l’EMIA déménage provisoirement à Coëtquidan (Morbihan) où elle faisait des manœuvres avant guerre, les bâtiments de Saint-Cyr-l’École ayant été rendus inutilisables par des bombardements de la Royal Air Force, les 22 juin et 25 juillet 1944. En mai 1947, l’EMIA devient l’école spéciale militaire interarmes (ESMIA), concession à l’ancien nom de Saint-Cyr. En 1957, le gouvernement décide la reconstruction de l’école en vue du retour de l’ESMIA à Saint-Cyr. Mais les temps ont changé, les élèves-officiers ne manœuvrent plus à pied ou à cheval mais au moyen d’engins motorisés. Le cadre de Saint-Cyr se prête mal à de telles manœuvres et en tous cas moins bien que la lande de « Coët ». En 1959, le général de Gaulle décide de renoncer au retour de l’école à Saint-Cyr et de créer à la place un lycée militaire. En août 1961, la formation des officiers issus du recrutement direct et des anciens sous-officiers est éclatée en deux, l’ESMIA est dissoute et fait place à deux écoles distinctes maintenues à Coëtquidan : l’ESM qui reprend son rôle et la nouvelle EMIA. En 1964, les travaux de restauration de l’école pour en faire un lycée militaire commencent.

La scolarité passe à trois ans en 1982, et l’école accueille pour la première fois des élèves-officiers féminins en 1983.

Le 3 juin 2021, les Ecoles de Saint-Cyr Coëtquidan deviennent l’Académie Militaire de Saint-Cyr Coëtquidan (AMSCC).