L’auteur de la galette
(Source dictionnaire biographique des Saint-Cyriens)
Lieutenant-colonel Léon Bouisset
Pierre Léon Bouisset est né le 23 décembre 1824 à Lacaune – 81 (Tarn). Il est le fils de Louis Bouisset 1779 – 1859 et de Jeanne Milhau.
Au cours de sa scolarité à Castres, Léon Bouisset prend goût à la poésie et compose de nombreux poèmes.Il est admis à l’ESM en 1843 : sa promotion, baptisée d’Isly après la victoire de Bugeaud, est la dernière à porter la galette, épaulette plate de couleur bleu-roi sans frange, attribuée aux élèves mal classés tandis que les meilleurs, les “élites”, avaient droit à l’épaulette de laine rouge à franges.
Sur décision du maréchal Soult, l’École reçoit en 1845 un nouvel uniforme. Désormais l’épaulette écarlate sera portée par tous. Cette mesure réglementaire constitue une sorte de profanation des coutumes, puisque un vénérable culte, entretenu par les “élèves-officiers-galette” (ceux qui ont moins de 9 de moyenne) et les “fines-galette” (les derniers du classement) visait à vanter le prestige de ceux qui négligeaient les études théoriques pour privilégier l’esprit pratique.
Léon Bouisset compose alors les paroles de “la Galette”, sur l’air de l’opéra de Bellini “Les puritains”, (choeur de l’acte II) composé durant l’hiver 1834-1835. Ce chant, il le conçoit pour glorifier les mal notés et contester l’abolition d’un signe distinctif de l’uniforme. Mais il va se transformer paradoxalement sous l’influence des rites et de la tradition, en hymne officiel de l’École.
Sorti 169e sur 274, le jeune sous-lieutenant Bouisset, bien loin de se douter de l’éclatante destinée du chant du Triomphe de sa promo, choisit l’infanterie et rejoint le 12e Régiment d’infanterie. Avec divers régiments d’infanterie, il fait plusieurs campagnes en Afrique du Nord de 1848 à 1850 et de 1859 à 1865.
Promu capitaine en 1854, il épouse le 14 décembre 1859 Marie Madeleine Adélaïde POMEROL et est récompensé en 1863 par la croix de chevalier de la Légion d’honneur. Il est promu chef de bataillon en 1869.
En 1870, il est au 55e RI à l’Armée de la Loire.
En 1875 il commande le Bureau de recrutement d’Avignon.
En raison de la dégradation de sa santé, due à ses séjours africains, il est admis à la retraite en 1880 et passe dans l’armée territoriale (Service des Chemins de fer et des Etapes) où il est promu lieutenant-colonel.
Après plusieurs réclamations de sa part auprès du Grand chancelier de la Légion d’honneur, il obtient enfin la rosette…
Léon Bouisset décède à Montpellier – 34 (Hérault) à l’âge de 75 ans et repose dans le caveau familial du cimetière Saint-Roch de Castres où chaque année au 2S des Saint-Cyriens lui rendent hommage.